Cette thèse se concentre sur le dévoilement des rapports de domination dans les projets d’agriculture urbaine (AU) des trois quartiers populaires de Lima. Le problème de recherche principal réside dans le fait que derrière les objectifs louables des projets d’AU se cachent souvent des rapports de pouvoir asymétriques, affectant principalement les habitants des zones précaires où ces projets sont implantés. Nos travaux montrent comment les dynamiques de pouvoir traversent les projets d’AU de Lima et exercent leurs effets sur la participation communautaire. Nous avons adopté une approche méthodologique basée sur l’analyse critique du discours, complétée par l’application de l’herméneutique de profondeur pour dévoiler les rapports de domination dans les projets d’AU des quartiers populaires de Lima. Ces choix méthodologiques mettent en avant la nécessité d’examiner les discours et les pratiques sous-jacents qui contribuent à maintenir les rapports de pouvoir inégaux dans ces contextes. Les résultats mettent en lumière comment sont vécus ces rapports et relations de domination entre les jardinières habitant des quartiers précaires de Lima et les organisations promotrices des projets d’AU (structures intermédiaires et ONG). D’autres formes de domination, comme celle des leaders communautaires ou la domination masculine renforcent un processus de subordination sur les jardiniers qui sont d’abord des femmes. Malgré les objectifs émancipateurs revendiqués par les promoteurs de l’AU, ces initiatives reproduisent des rapports de pouvoir asymétriques, exacerbés par la ségrégation sociale et raciale qui règne dans la ville de Lima.