Trois pères des indépendances devant le tribunal de l’unité africaine : Senghor, Houphouët et Nkrumah.
Résumé
Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, Nkrumah, Houphouët et Senghor sont de ceux qui, outre d’avoir marqué d’une empreinte durable leurs pays respectifs, peuvent être qualifiés de leaders parmi les leaders d’une Afrique perturbée par la colonisation et préoccupée par les défis de l’indépendance. Mais qu’ont-ils fait relativement à un de ces défis qu’est l’unité africaine ? Un constat s’impose avec vigueur à cet égard : l’union des Etats africains n’ayant été réalisée, c’est que ces « pères des indépendances » ont échoué en cette matière.
Mais, de Nkrumah à Houphouët en passant par Senghor, le réquisitoire ne présente pas la même gravité. Le Ghanéen est, de toute évidence, convaincu de l’idéal d’unité ; il y a cru jusqu’au bout, seulement il ne s’y est pas bien pris. Quant au Sénégalais, il n’y a été favorable que lorsque l’intérêt de son pays le commandait. Il n’a guère été un partisan convaincu de l’unité des africains. En ce qui concerne Houphouët enfin, sous le sceau du réalisme, allant dans le sens de la masse des dirigeants ou les entraînant, il a conçu le projet Nkrumiste comme une utopie ; et, naturellement a milité en faveur du maintien des souverainetés.
Tout ceci revient à dire que les pères des indépendances – à des niveaux de responsabilité variables – sont condamnables dans le procès de l’unité africaine. Il appartient alors aux actuels dirigeants africains d’éviter les erreurs de leurs aînés et de se mettre ici et maintenant à la difficile tâche d’unification. Et il semble qu’ils n’aient plus trop de temps.
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