Le document étudie empiriquement l'accès au crédit et les coûts d'emprunt sur le marché financier rural en Pologne. Une analyse économétrique est réalisée avec des données transversales sur des prêts formels contractés par les exploitants agricoles polonais pendant la période 1997-1999. Grâce à une régression hédonique du taux d'intérêt effectif, composé du taux d'intérêt nominal et des coûts de transaction additionnels supportés par les exploitants agricoles, les déterminants des coûts d'emprunt sont identifiés. Ces déterminants peuvent être interprétés comme les attributs du prêt et leurs prix implicites peuvent être calculés. L'analyse se fait en deux étapes. Dans une première étape, l'accès des agriculteurs au crédit est estimé par un modèle Probit. La deuxième étape consiste en la régression hédonique, dans laquelle les résultats du modèle Probit sont utilisés pour tester la sélectivité. Les résultats confirment l'hypothèse courante de discrimination des prêteurs formels envers les petits agriculteurs. Ils suggèrent également que la présence d'outils nécessaires à sélectionner les exploitants et à signaler leur qualité augmente la probabilité d'emprunter et diminue les coûts d'emprunt. L'analyse révèle également que le choix du type de banque a un impact significatif sur les coûts d'emprunt. Toutes choses égales par ailleurs, les institutions traditionnelles de prêt aux agriculteurs (les coopératives, et la Banque pour l'économie agroalimentaire contrôlée par le gouvernement) offrent des taux d'intérêts effectifs supérieurs aux plus faibles existants sur le marché, de 1,1 et 1,3 point de pourcentage. Ce résultat a des implications importantes pour la restructuration future du secteur bancaire rural en Pologne. De plus, l'analyse met en évidence le fait que la subvention des taux d'intérêts nominaux par le gouvernement est nettement contrebalancée par des coûts de transaction accrus et par une sélection adverse des emprunteurs. Même si le taux d'intérêt effectif reste plus faible que celui des prêts non subventionnés, de 1,4 point de pourcentage, cela remet en question l'efficacité du programme de subvention.