« Je ne connais pas la Chine ». Réflexions d’un anthropologue des sports à Taïwan<br> - Campus AAR
Vidéo Année : 2021

« Je ne connais pas la Chine ». Réflexions d’un anthropologue des sports à Taïwan

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Résumé

Je n’ai jamais mis les pieds sur le territoire de la République populaire de Chine (hormis dans quelque aéroport). Travaillant sur les pratiques sportives à Taïwan, souvent en-dehors de la capitale, et notamment auprès des populations austronésiennes autochtones, évoluant dans un environnement familial plutôt d’obédience indépendantiste, la notion de monde(s) chinois a toujours été au mieux un sujet de discussions animées, au pire l’objet d’un vif rejet, généralement une idée lointaine. Cependant, elle est rarement absente des débats, et lorsque je me retrouve dans des institutions françaises, j’en deviens, malgré moi, un « spécialiste ». Que désigne l’expression de monde(s) chinois ? S’agit-il d’une catégorie heuristique ou, au contraire, d’une facilité essentialiste ? C’est en tout cas un concept utile à questionner, rouvrant le vieux débat anthropologique, toujours d’actualité, autour des aires culturelles. Il permet d’interroger, dans une perspective épistémologique et sous l’angle d’une anthropologie résolument politique, autant les dynamiques vernaculaires liées à l’ethnicité et aux nationalismes que les logiques institutionnelles à l’œuvre dans le monde académique. Cette intervention propose de questionner cette catégorie de mondes chinois à travers une approche à la fois réflexive et ethnographique. L’étude des sports dans le contexte taïwanais constitue ici une entrée privilégiée pour une réflexion de ce type. Tandis que certaines pratiques, comme le baseball, s’érigent plutôt en frontière culturelle (au sens de Barth), d’autres, comme le basketball, constituent un trait d’union au sein de la sinité entre les deux Républiques. Les sports sont aussi le lieu où s’incarnent les corps et leurs représentations, où le semblable et l’Autre sont perçus à travers leurs qualités physiques et où le social côtoie le biologique, pour ne pas dire le racial. Il y a là d’importantes comparaisons à faire entre deux États qui partagent de profondes conceptions du rôle social et politique du sport.

Dates et versions

hal-03441339 , version 1 (22-11-2021)

Licence

Identifiants

  • HAL Id : hal-03441339 , version 1

Citer

Jérôme Soldani, Caroline Bodolec, Catherine Capdeville, Gladys Chicharro, Adeline Herrou, et al.. « Je ne connais pas la Chine ». Réflexions d’un anthropologue des sports à Taïwan
. 2021. ⟨hal-03441339⟩
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