« Corps, décor et envers du décor dans les vidéos populaires africaines »
Résumé
Dans les années 1990, le Ghana et le Nigeria ont connu une véritable révolution culturelle sous la forme d’un genre cinématographique nouveau, totalement indépendant des sponsors étrangers. Brassant des centaines de millions de dollars, fabriquant des stars, et captivant un public de masse, des vidéos familiales, connues sous le nom de Nollywood, se sont hissées au 3e rang mondial de l’industrie cinématographique. Décriés par les esthètes pour leur caractère commercial et leur côté « bas de gamme », ces films traitent pourtant de problèmes de sociétés qui intéressent tout le monde : l’individualisme, la réussite sociale, les aléas du couple, la parenté, l’héritage, le népotisme, la corruption, la sorcellerie, les traditions rétrogrades, les confits religieux, l’exode, la maladie, la mort, le destin. Si peu réalistes qu’elles soient, ces vidéos rendent bien compte de la crise que vivent les sociétés africaines contemporaines, tout en infirmant les théories du désenchantement du monde.