Que reste-t-il de l’uranium dans l’Ouest de la France : de la fermeture à l’effacement des mines contemporaines.
Résumé
Communication dans le cadre du colloque "Les paysages de la mine, un patrimoine contesté". Ce colloque organisé par le CILA (Comité d’Information et de Liaison pour l’Archéologie, l’étude et la mise en valeur du patrimoine industriel) et le Centre Historique Minier s’adresse aux universitaires (historiens, géographes, etc.), responsables politiques, ingénieurs, industriels, aménageurs, urbanistes, architectes, paysagistes, acteurs du patrimoine, étudiants... Là où la mine est présente, le monde précédent a disparu. L’espace rural a été remodelé, des pleins et des creux ont transformé la topographie du territoire. Le résultat visible semble se réduire aux formes diverses de la pollution, « pays noir » du charbon, pays rouge de la bauxite, en somme à un anti-paysage. Quand l’exploitation s’arrête, après un temps de friche, rien ne paraît plus urgent que d’effacer, de « réhabiliter » cet environnement encombrant. Pourtant, il y a lieu de comprendre comment cette transformation industrielle s’est effectuée. A la vision purement négative de cette genèse s’oppose une lecture compréhensive des éléments qui organisent le nouveau paysage. Les emprises croissantes des sites de production, la morphologie des installations -chevalements, bâtiments des machines, ateliers annexes tels les lavoirs- méritent l’attention. A une autre échelle, ce paysage intègre des infrastructures souvent complexes -voies ferrées, canaux- et, le plus souvent, un habitat minier spécifique. La politique de la table rase ne peut plus s’imposer comme une évidence. Une prise de conscience commence à naître dans les bassins miniers, des formes de conservation sélective s’élaborent, qui laissent leur chance à d’autres attentes, d’autres usages. Le Centre historique minier du Nord-Pas de Calais et le CILAC ont souhaité organiser en commun un colloque international portant sur toutes les sortes d’exploitation minière en France et à l’étranger. Des historiens, des géographes, des conservateurs du patrimoine, des ingénieurs et des responsables politiques confrontent, ici, leurs points de vue et leurs expériences. Ainsi espère-t-on établir un bilan détaillé de la recherche sur les paysages miniers, connaître les premiers résultats d’une gestion patrimoniale de ces paysages et tracer de nouvelles pistes.