L’implantation et le développement de l’équitation en Chine : à la rencontre de la société à écuyers pékinoise
Résumé
Depuis les années 80, la mise en place de la politique de réforme et d’ouverture, accompagnée de son passage à une économie socialiste de marché, a permis à la Chine de connaître certains changements. Ses rapports avec les pays occidentaux ont participé aux mouvements de biens aliénables et inaliénables. Des pratiques ont alors fait leur apparition ou ont connu un renouveau sur le territoire. L’équitation en tant que discipline sportive,
ludique et artistique, peut être comprise dans ces biens inaliénables qui sont réapparus. La participation de la Chine aux Jeux Olympiques en 1984 à Los Angeles, témoigne d’une volonté d’inscrire le territoire dans le monde professionnel du sport sur la scène internationale. Mais ce n’est que lors de la tenue de cette rencontre sportive sur le territoire chinois, en 2008, à Pékin, que la Chine participe pour la première fois aux sports équestres. Suite à cette compétition, les importations de chevaux, de savoir-faire et de matériels connaissent une augmentation significative. Autour de la pratique se constitue alors une société, mue par une passion commune. La formation d’enseignants répond à une demande en plein essor d’une clientèle dont la composition et les attentes évoluent. Ce groupe de pratiquants forme ce que Jean-Pierre Digard définit comme la « société à écuyer », mis en opposition avec les « peuples cavaliers » dont la pratique répond à une utilité quotidienne. Ce groupe social se structure autour d’une approche ludique, sportive et artistique de la pratique. Mais en son sein divers profils se rencontrent. En effet, qu’ils soient professionnels ou amateurs, Han ou Mongols,
leur rapport à la pratique et à l’animal diffère. Nous vous proposons une rencontre de la société à écuyer pékinoise, en nous intéressant aux enjeux et aux relations qui l’animent.