Le vocabulaire des adolescents germanophones au XVIIe siècle : emprunts français et italiens et contact des langues - Campus AAR Accéder directement au contenu
Vidéo Année : 2023

Le vocabulaire des adolescents germanophones au XVIIe siècle : emprunts français et italiens et contact des langues

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Résumé

À l’époque moderne, de nombreux adolescents aisés issus de familles nobles et patriciennes germanophones se rendaient en France et en Italie pour y apprendre le français et l’italien. Pendant leur séjour à l’étranger, les jeunes restaient souvent en contact avec leur famille par le biais des lettres. Ces correspondances présentent un grand intérêt pour la linguistique, notamment en ce qui concerne le domaine de la lexicologie, car elles étaient souvent rédigées dans la langue cible (c’est-à-dire en français ou en italien, parfois aussi en espagnol) ou en allemand. Il semble particulièrement intéressant d’étudier les mots empruntés, notamment en raison de la situation de contact linguistique. Cependant, de telles correspondances n’ont jusqu’à présent guère été exploitées sur le plan linguistique. C’est sur ce point que la présente étude souhaite se pencher, en se fixant pour objectif d’examiner les mots d’emprunt français et italiens dans de telles correspondances rédigées en allemand du XVIIe siècle. Pour ce faire, l’étude se base sur la correspondance de Friedrich et Hans Endorfer, qui ont séjourné à Lucques et à Lyon dans les années 1620 et sont restés en contact avec leur père par lettre. Quelles particularités lexicales se dégagent des situations de contact linguistique dans lesquelles des langues étrangères étaient apprises à l’étranger ? Et dans quelle mesure peut-on y déceler des différences entre le français et l’italien ? La correspondance de la famille Endorfer montre que les fils ont intégré de nombreux emprunts au français et à l’italien dans leur vocabulaire. Il apparaît également que ces emprunts ne sont pas nécessairement liés à un endroit spécifique. Pendant leur séjour à Lyon par exemple, ils utilisent aussi des italianismes, et à Lucques, ils se servent aussi de mots français empruntés. L’utilisation d’emprunt semble plutôt être spécifique au domaine. C’est ainsi que l’on trouve notamment de nombreux emprunts italiens dans le champ lexical du commerce et de la comptabilité, tandis que les gallicismes, très souvent des verbes, peuvent être attribués surtout au contexte administratif, courtois et commercial et sont souvent adaptés morphologiquement. D’un côté, on peut supposer que ces emprunts ont été utilisés parce que leurs équivalents allemands étaient inappropriés. De l’autre, l’emploi de mots empruntés au français et à l’italien servirait de preuve de l’acquisition de connaissances en langues étrangères. Dans ce contexte, on peut également se demander dans quelle mesure la critique émergente du style « à la mode », apparue en Allemagne au XVIIe siècle, est pertinente.

Dates et versions

hal-04353933 , version 1 (19-12-2023)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : hal-04353933 , version 1

Citer

Baumann, Hans, Unité Tice-Dsirn, Snejana Gadjeva, Svetlana Krylosova, Pierre-Jean Vigny, et al.. Le vocabulaire des adolescents germanophones au XVIIe siècle : emprunts français et italiens et contact des langues : Lexicologie et terminologie en perspective plurilingue - 2èmes Rencontres OTALF (Orientations Théoriques et Appliquées dans les études de Linguistique Française synchronique et diachronique). 2023. ⟨hal-04353933⟩
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