Logiques métisses et branchements : anthropologie de l'identité en Afrique et ailleurs.
Résumé
Lors de cet entretien, Jean-Loup AMSELLE revient tout d'abord sur le marquage ethnique en Afrique qu'il considère comme une conception proprement coloniale.
Ce "durcissement" ethnique et identitaire, qui a fait florès au cours du XXème siècle, s'exprime aujourd'hui à travers la mise en avant du concept de "diversité culturelle".
Il évoque la notion de "logique métisse" pour décrire une plus grande fluidité des identités qui s'opérait à l'époque précoloniale. Cependant, cette notion de "logique métisse" a depuis, selon lui, été souvent galvaudée. C’est pour Jean-Loup Amselle une notion ambiguë qui repose sur des fondements biologiques : "pour métisser il faut d’abord isoler des lignées pures. Raisonner ainsi dans le domaine culturel est dangereux dans la mesure où cela induit un paradoxe : le métissage reproduit ce que l’on veut dénoncer". C’est pourquoi il est passé, comme il nous l'explique, à la notion de "branchement", qui est une notion plus neutre :
"l’identité se définit par le fait de se brancher sur un réseau qui existe déjà. Vous avez à disposition un éventail de labels identitaires et vous piochez dedans pour vous fabriquer une identité".
Jean-Loup Amselle évoque par la suite sa position par rapport à l'anthropologie postmoderne, la place de l'art africain contemporain ou encore son sentiment concernant le musée du quai Branly.
Jean-Loup AMSELLE est anthropologue, directeur d'études à l'EHESS ainsi que directeur de la formation doctorale Anthropologie sociale et ethnologie.
Il est également rédacteur en chef des Cahiers d'études africaines.
Ses principaux thèmes de recherche portent sur l'ethnicité, l'identité, le métissage, le multiculturalisme et l'art africain contemporain.
Il a réalisé des travaux sur le terrain au Mali, en Côte d’Ivoire et en Guinée.
Ce "durcissement" ethnique et identitaire, qui a fait florès au cours du XXème siècle, s'exprime aujourd'hui à travers la mise en avant du concept de "diversité culturelle".
Il évoque la notion de "logique métisse" pour décrire une plus grande fluidité des identités qui s'opérait à l'époque précoloniale. Cependant, cette notion de "logique métisse" a depuis, selon lui, été souvent galvaudée. C’est pour Jean-Loup Amselle une notion ambiguë qui repose sur des fondements biologiques : "pour métisser il faut d’abord isoler des lignées pures. Raisonner ainsi dans le domaine culturel est dangereux dans la mesure où cela induit un paradoxe : le métissage reproduit ce que l’on veut dénoncer". C’est pourquoi il est passé, comme il nous l'explique, à la notion de "branchement", qui est une notion plus neutre :
"l’identité se définit par le fait de se brancher sur un réseau qui existe déjà. Vous avez à disposition un éventail de labels identitaires et vous piochez dedans pour vous fabriquer une identité".
Jean-Loup Amselle évoque par la suite sa position par rapport à l'anthropologie postmoderne, la place de l'art africain contemporain ou encore son sentiment concernant le musée du quai Branly.
Jean-Loup AMSELLE est anthropologue, directeur d'études à l'EHESS ainsi que directeur de la formation doctorale Anthropologie sociale et ethnologie.
Il est également rédacteur en chef des Cahiers d'études africaines.
Ses principaux thèmes de recherche portent sur l'ethnicité, l'identité, le métissage, le multiculturalisme et l'art africain contemporain.
Il a réalisé des travaux sur le terrain au Mali, en Côte d’Ivoire et en Guinée.