Enseigner à distance au pays du soleil levant et des hautes technologies
Résumé
1. Le cadre éducatif
L’enseignement des langues peut se faire dans des contextes divers et au cours de trajectoires variées. Il signifie aujourd’hui : inter(agir), de plus en plus en dehors du cadre institutionnel, de plus en plus à distance, de plus en plus à l’échelle mondiale. Pour être appris, les savoirs linguistiques ont-ils besoin d’être véhiculés dans un cadre éducatif ? L’espace pédagogique du confinement octroie à l’enseignant une large gamme d’options pour organiser son dispositif d’enseignement : canaux (son, texte, vidéo, etc.), modes (synchrone, asynchrone), séances (individuelles ou collectives). L’enseignement ne se déroule plus dans un lieu spécifique (l’établissement), selon un cadrage horaire immuable (l’emploi du temps), autour de fonctions et de rôles codifiés.
2. L’outil
Les dispositifs de partage de ressources multimodales et de coconstruction des connaissances en ligne constituent des évolutions qui apparaissent comme en partie irréversibles. Enseigner à des publics lointains est une réalité depuis plusieurs dizaines d’années. De nombreux dispositifs en ligne cherchent la flexibilité, le suivi personnalisé et tendent à être compatibles avec un maximum de supports. Toute innovation nécessite une période de maturation et l’adhésion d’une communauté d’acteurs à un socle de convictions. Quel est le rôle joué par les plateformes d’apprentissage en ligne, les MOODLE (Modular Object-Oriented Dynamic Learning Environment) et les MOOC (Massive Open Online Course) ?
3. La structuration des connaissances
Enseigner une langue signifie : décrire un système et affronter sa complexité, planifier et réguler l’automatisation des réflexes, proposer une alternance entre des séquences de maniement tantôt plus souples, tantôt plus directifs. Comment trouver le bon dosage entre guidage et liberté dans un contexte où l’espace de travail se dématérialise du jour au lendemain ? La distance crée le besoin d’autonomisation. Des millions d’apprenants potentiels sont aujourd’hui en contact informel avec des langues étrangères (avec une prédominance de l'anglais sur la Toile) grâce à des ressources authentiques variées. À l’heure des échanges planétaires que suscitent les réseaux sociaux est-il encore nécessaire de structurer préalablement le champ des connaissances ?
4. Dédramatiser la crise
À un moment où la palette des moyens techniques s’élargit, entre réalités physique et virtuelle, hors ligne et en ligne, comment être à la fois stimulant, innovant et scientifiquement valide afin que l’apprenant réussisse à avoir les connaissances, la solution des tâches qu’on lui impose et le comportement qu’on attend de lui ? Le jeu apparaît comme une réelle stratégie pédagogique qui favorise l’expression, tout en ‘estompant’ la situation d’apprentissage en particulier lorsqu’elle est traumatisante. Comment concilier les ressorts ludiques et les objectifs d’acquisition ? La situation d'apprentissage reste-t-elle essentiellement formelle (besoin de correction, nécessité d’évaluation et rappel du contrat pédagogique) ou devient-elle plus informelle à même de dédramatiser la crise ?
5. L’enseignant et sa formation
Savoir enseigner à distance devient-il un élément constitutif de l’expertise des professeurs de langues étrangères ? Concevoir un parcours d’apprentissage accessible à distance et assurer le suivi des tâches à travers des outils de communication nécessite l’adoption d’un discours pédagogique mêlant le cognitif et l’affectif, la clarté des consignes et des rétroactions. Les attraits du numérique ne doivent pas occulter le rôle central du scénario pédagogique. Quels que soient les supports de transmission (de plus en plus sophistiqués dans leur multimodalité) et les besoins de communication (encore inconnus) qui émergent, la modernité ne semble pas mettre en péril la relation humaine professeur / apprenant. Une classe de langue étrangère, individualisée ou collective, traditionnelle ou confinée, est portée par la richesse et la cohérence des pratiques pédagogiques mises en oeuvre.
6. Le présent et l’avenir
La communication électronique devient-elle une nouvelle modalité d’apprentissage des langues à l'échelle mondiale ? Les cours confinés seront-ils à même de renouveler la pédagogie des langues ? À l’échelle mondiale, permettront-ils de sortir les cyber-apprenants de l’anonymat, de diversifier la palette des langues enseignées et d’apporter aux pays les plus défavorisés des formations à distance en langues étrangères ? Quelles seront les modalités d'apprentissage de demain ? Par quels canaux et par quels dispositifs apprendra-t-on des langues étrangères ? Que devient la classe de langue ? Que deviennent les centres de ressources, les espaces multimédias dédiés au perfectionnement en langues ? Quelle articulation entre apprentissage formel et informel, entre distanciel et présentiel ?
L’enseignement des langues peut se faire dans des contextes divers et au cours de trajectoires variées. Il signifie aujourd’hui : inter(agir), de plus en plus en dehors du cadre institutionnel, de plus en plus à distance, de plus en plus à l’échelle mondiale. Pour être appris, les savoirs linguistiques ont-ils besoin d’être véhiculés dans un cadre éducatif ? L’espace pédagogique du confinement octroie à l’enseignant une large gamme d’options pour organiser son dispositif d’enseignement : canaux (son, texte, vidéo, etc.), modes (synchrone, asynchrone), séances (individuelles ou collectives). L’enseignement ne se déroule plus dans un lieu spécifique (l’établissement), selon un cadrage horaire immuable (l’emploi du temps), autour de fonctions et de rôles codifiés.
2. L’outil
Les dispositifs de partage de ressources multimodales et de coconstruction des connaissances en ligne constituent des évolutions qui apparaissent comme en partie irréversibles. Enseigner à des publics lointains est une réalité depuis plusieurs dizaines d’années. De nombreux dispositifs en ligne cherchent la flexibilité, le suivi personnalisé et tendent à être compatibles avec un maximum de supports. Toute innovation nécessite une période de maturation et l’adhésion d’une communauté d’acteurs à un socle de convictions. Quel est le rôle joué par les plateformes d’apprentissage en ligne, les MOODLE (Modular Object-Oriented Dynamic Learning Environment) et les MOOC (Massive Open Online Course) ?
3. La structuration des connaissances
Enseigner une langue signifie : décrire un système et affronter sa complexité, planifier et réguler l’automatisation des réflexes, proposer une alternance entre des séquences de maniement tantôt plus souples, tantôt plus directifs. Comment trouver le bon dosage entre guidage et liberté dans un contexte où l’espace de travail se dématérialise du jour au lendemain ? La distance crée le besoin d’autonomisation. Des millions d’apprenants potentiels sont aujourd’hui en contact informel avec des langues étrangères (avec une prédominance de l'anglais sur la Toile) grâce à des ressources authentiques variées. À l’heure des échanges planétaires que suscitent les réseaux sociaux est-il encore nécessaire de structurer préalablement le champ des connaissances ?
4. Dédramatiser la crise
À un moment où la palette des moyens techniques s’élargit, entre réalités physique et virtuelle, hors ligne et en ligne, comment être à la fois stimulant, innovant et scientifiquement valide afin que l’apprenant réussisse à avoir les connaissances, la solution des tâches qu’on lui impose et le comportement qu’on attend de lui ? Le jeu apparaît comme une réelle stratégie pédagogique qui favorise l’expression, tout en ‘estompant’ la situation d’apprentissage en particulier lorsqu’elle est traumatisante. Comment concilier les ressorts ludiques et les objectifs d’acquisition ? La situation d'apprentissage reste-t-elle essentiellement formelle (besoin de correction, nécessité d’évaluation et rappel du contrat pédagogique) ou devient-elle plus informelle à même de dédramatiser la crise ?
5. L’enseignant et sa formation
Savoir enseigner à distance devient-il un élément constitutif de l’expertise des professeurs de langues étrangères ? Concevoir un parcours d’apprentissage accessible à distance et assurer le suivi des tâches à travers des outils de communication nécessite l’adoption d’un discours pédagogique mêlant le cognitif et l’affectif, la clarté des consignes et des rétroactions. Les attraits du numérique ne doivent pas occulter le rôle central du scénario pédagogique. Quels que soient les supports de transmission (de plus en plus sophistiqués dans leur multimodalité) et les besoins de communication (encore inconnus) qui émergent, la modernité ne semble pas mettre en péril la relation humaine professeur / apprenant. Une classe de langue étrangère, individualisée ou collective, traditionnelle ou confinée, est portée par la richesse et la cohérence des pratiques pédagogiques mises en oeuvre.
6. Le présent et l’avenir
La communication électronique devient-elle une nouvelle modalité d’apprentissage des langues à l'échelle mondiale ? Les cours confinés seront-ils à même de renouveler la pédagogie des langues ? À l’échelle mondiale, permettront-ils de sortir les cyber-apprenants de l’anonymat, de diversifier la palette des langues enseignées et d’apporter aux pays les plus défavorisés des formations à distance en langues étrangères ? Quelles seront les modalités d'apprentissage de demain ? Par quels canaux et par quels dispositifs apprendra-t-on des langues étrangères ? Que devient la classe de langue ? Que deviennent les centres de ressources, les espaces multimédias dédiés au perfectionnement en langues ? Quelle articulation entre apprentissage formel et informel, entre distanciel et présentiel ?