Les dynamiques et la "trame verte".
Résumé
Les espèces qui s’installent en ville ont des statuts très divers : ordinaires ou patrimoniales, généralistes ou adaptées aux conditions urbaines, sauvages ou marronnes, spontanées ou introduites. Des dynamiques nouvelles se succèdent, en raison notamment des mutations constantes du territoire. Ces dynamiques, spatiale et temporelle, permettent aux espèces de s’adapter aux exigences de la ville ou de fuir les effets néfastes des techniques intensives des zones non urbaines. En dépit des apparences, toutes les espèces remarquables ne sont pas seulement présentes dans les territoires reculés, où la présence de l’homme est quasi inexistante. La matrice urbaine, entre les îlots de verdure, n’est pas vierge de toute biodiversité. Certains milieux assurent une connectivité physique ou fonctionnelle pour certaines espèces animales, végétales ou fongiques (friches, espaces d’accompagnement de voirie, jardins de particuliers...). Les réflexions autour de la protection et de l’intégration de la biodiversité urbaine par la mise en place des« trames vertes » en milieu urbain émergent au sein des collectivités territoriales.
Certains questionnements alimentent le débat autour de la thématique sur les dynamiques et la "trame verte" :
• La dynamique et le fonctionnement de cette biodiversité en ville sont-ils suffisamment connus ?
• Quelles sont les références fiables sur lesquelles s’appuyer ? la transposition des méthodologies d’études des espaces naturels aux milieux urbains est-elle pertinente ?
• À quelles difficultés sommes-nous confrontés, à quelles limites se heurte l’analyse ?
• Quels sont les enjeux de ce qu’on appelle la «trame verte» ou les «réseaux écologiques» en ville ?
• Quels sont les espaces à privilégier pour gérer et conserver la biodiversité en ville ?
• Comment garantir la viabilité des communautés du vivant ?
• Comment intégrer la prise en compte de la biodiversité dans tout projet l’aménagement du territoire ?
• Comment évaluer cette intégration ?
Dans le cadre de la biennale de l'environnement "Terre en Tête", l'Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine (ODBU) de Seine-Saint-Denis, avec le concours du Muséum d'Histoire Naturelle, nous invitent à découvrir l'état des connaissances sur la biodiversité en ville.
À côté du minéral, du bâti, la biodiversité représente le « tissu vivant » de la ville. Dans un monde de plus en plus urbanisé, la biodiversité urbaine ouvre des défis majeurs dans les enjeux de conservation de la nature. L’objectif de ce colloque est d’aborder un certain nombre de questions soulevées par la préservation et la gestion de la biodiversité en milieu urbain dont : la place faite à la biodiversité en ville, les dynamiques de la biodiversité urbaine, les enjeux de la "trame verte" en ville, la biodiversité et les citadins.
L’urbanisation, l’industrialisation et les coupures que constituent les diverses infrastructures morcellent les espaces naturels et font disparaître des milieux naturels et des espèces de la faune, de la flore et de la fonge. D’un autre côté, notamment par la création et la gestion écologique d’espaces verts, une nouvelle nature reprend progressivement ses droits. Il est alors légitime de se poser la question de la place de la biodiversité urbaine dans la ville mais également face à la nature en général.