Palm Island. Survivre au désastre (Australie).
Résumé
Dans le prolongement des recherches menées en 2006/2007 sur les productions médiatiques de l'altérité, le séminaire s'intéressera plus spécifiquement cette année (2007/2008) aux situations extrêmes et à leurs langages. Confronté plus à l'innommable qu'à l'indicible, le désastre appelle en effet une recomposition radicale des termes de sa perception par les acteurs directement touchés, notamment les peuples autochtones, les femmes et les marginalisés. Une telle recomposition perceptive ne peut qu'interroger à son tour la production anthropologique qui veut en rendre compte. Comment articuler les conditions du désastre avec les expériences ultimes qui en sont faites ? Au côté d'une anthropologie réticulaire tenant ensemble la multi-focalité de l'événement, il faudra s'interroger sur la possibilité et la tâche d'une anthropologie du témoin. Toutes les séances s'appuieront sur l'analyse de documents audiovisuels.
Lise Garond nous présente un aspect de son terrain sur Palm Island, où elle a été chargée de la mise en place d'un "centre culturel" au sein d'une des écoles locales. Elle évoque les multiples écueils de la position de l'ethnologue dans ce contexte, ainsi que la complexité et la diversité des attentes et des points de vue indigènes quant à la réalisation du projet. Elle essaye de montrer notamment, à travers cette description, la difficulté pour les acteurs de la communauté indigène de s'approprier une histoire des origines qui est aussi une histoire obsédante de la perte.