En dire plus ou en dire moins : traduire les Mille et une nuits.
Résumé
Les Mille et une nuits cumulent plusieurs caractéristiques qui en ont fait à la fois un texte pour dire ce que l’on n’ose pas ou que l’on ne peut pas dire ailleurs et pour taire, puis dépasser, les différences culturelles ou normatives entre les époques ou les sociétés.
Les Nuits représentent en effet un texte « libre de droits », à cheval sur plusieurs continents, sans temps précis, ni lieu précis, ni auteur. Un texte où affleure, avant tout, de manière presque absolue, les plaisirs des lectures multiples et continues, et le bonheur de contenter son possesseur du moment, son dernier lecteur. Par conséquent, il n’est pas étonnant que les traducteurs lui aient fait souvent subir un traitement subjectif et égalisateur, selon leur propre engagement éthique et esthétique, les uns, comme Antoine Galland, prônant la sagesse, préférant l’allusion ou le silence aux discordances, les autres, comme Joseph Charles Mardrus, accentuant partout le moindre bruit, le moindre signe de sédition, créant du coup d’artificielles vieilles révoltes pour mieux affirmer les nouvelles.
Les Nuits représentent en effet un texte « libre de droits », à cheval sur plusieurs continents, sans temps précis, ni lieu précis, ni auteur. Un texte où affleure, avant tout, de manière presque absolue, les plaisirs des lectures multiples et continues, et le bonheur de contenter son possesseur du moment, son dernier lecteur. Par conséquent, il n’est pas étonnant que les traducteurs lui aient fait souvent subir un traitement subjectif et égalisateur, selon leur propre engagement éthique et esthétique, les uns, comme Antoine Galland, prônant la sagesse, préférant l’allusion ou le silence aux discordances, les autres, comme Joseph Charles Mardrus, accentuant partout le moindre bruit, le moindre signe de sédition, créant du coup d’artificielles vieilles révoltes pour mieux affirmer les nouvelles.